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Mis à jour majeure du référentiel de maturité Green IT

Ecrit par Astrid Dhénain

juin 7, 2022

Ecrit par Astrid Dhénain

juin 7, 2022

Exclusif. Largement déployé depuis 2011 pour faciliter la mise en œuvre de stratégies numérique responsable, le référentiel de maturité du collectif GreenIT.fr fait peau neuve. Il intègre de nouvelles bonnes pratiques relatives au réseau, une revue complète des KPIs associés à chaque bonne pratique, et 74 seuils de conformité et règles de test de mise en œuvre.

Lausanne, June 2nd 2022. Pilotée et réalisée par Resilio pour le collectif GreenIT.fr et le Club Green IT, la 3e édition du Référentiel Green IT propose un cadre à l’état de l’art pour mettre en œuvre, piloter et évaluer la politique Green IT / numérique responsable des organisations.

 

Une mise à jour par et pour les entreprises

« L’édition précédente datait de décembre 2017. Il était donc important de la mettre à jour pour refléter les évolutions de ces 4 dernières années dans des domaines aussi divers que les réseaux, les centres informatiques, les écolabels, les achats IT responsables, les impressions, etc. » explique Anne Rabot qui pilote le Club Green IT à l’origine de ce référentiel.

Fruit d’un consensus entre organisations publiques et privées réunies au sein du Club Green IT, ce référentiel, déployé depuis plus de 10 ans, guide les organisations dans la mise en œuvre et l’amélioration continue de leur stratégie Green IT. Il s’appuie sur les retours d’expérience concrets de ses membres.

 

Des seuils de conformité pour pouvoir se comparer

Après 9 mois d’efforts et la mobilisation de plusieurs dizaines d’organisations telles que la Banque de France, Bolloré Logistics, le groupe BEL, le groupe ESG, L’Occitane en Provence, et la Ville de Nanterre, cette mise à jour majeure intègre les nouveautés suivantes :

  • De nouvelles bonnes pratiques relatives au réseau, dont la part dans l’impact environnemental est croissante au sein des entreprises (Benchmark Green IT 2021) ;
  • Une mise à jour de bonnes pratiques devenues obsolètes;
  • Une revue et une intégration d’un indicateur clé (KPI) pour chaque bonne pratique, afin de proposer des objectifs mesurables;
  • L’ajout d’un seuil de conformité et d’une règle de test de mise en œuvre pour chacune des 74 bonnes pratiques.

 

« L’ajout d’un seuil de conformité quantifié et d’une règle de test objective et non ambigüe font de ce document le premier et le seul référentiel Green IT / numérique responsable au sens strict du terme » explique Astrid Dhénain, analyste chez Resilio qui a contribué à l’ajout de ce référentiel de conformité au travail existant.

 

L’enjeu de ces ajouts est de permettre à toutes les organisations de s’évaluer de façon homogèneet de pouvoir répondre à leurs obligations légales, notamment les obligés de l’Article 35 de la loi REEN qui vise les communes de plus de 50 000 habitants.

 

Anticiper la contrainte réglementaire

« A terme, toutes les organisations – privées et publiques – devront probablement répondre aux mêmes obligations que les communes de plus de 50 000 habitants. L’adoption de ce référentiel permet d’anticiper les contraintes légales à venir.» conclut Frédéric Bordage, fondateur du collectif GreenIT.fr à l’origine du référentiel.

 

Le réseau, petit dernier aux grands impacts

Le Benchmark Green IT 2021 a mis en lumière l’importance croissante du réseau dans l’impact environnemental des Systèmes d’Information. Fortes de ce constat, les équipes de Resilio ont ajouté 5 bonnes pratiques clés à mettre en place pour réduire cet impact.

Parmi les nouvelles recommandations, en voici quelques-unes :

  • « Adapter la dimension du réseau aux besoins réels et au juste nécessaire »
  • « Acheter des équipements réseau respectant les exigences ASHRAE classe A3-A4 »
  • « Activer les fonctions d’économie d’énergie des équipements actifs réseau »

 

« L’augmentation des volumes de données échangés, le passage à des flottes d’équipements mobiles et l’installation de l’IoT ont imposées une augmentation des infrastructures réseaux. Les nouvelles bonnes pratiques permettent ainsi de réduire efficacement l’empreinte d’un domaine délaissé jusqu’à aujourd’hui. » explique Astrid Dhénain.

 

Toujours selon le sixième Benchmark Green IT, le réseau représente en effet plus d’un quart de l’empreinte environnementale :

  • 30 % de l’impact sur les ressources abiotiques (minéraux, métaux, terres rares, …)
  • 25 % de la tension sur l’eau douce
  • 20 % des émissions de gaz à effet de serre

 

Pour les entreprises décentralisées (chaînes de magasins, administrations locales, etc) le réseau peut même devenir le 1er poste de l’empreinte environnementale.

 

KPIs et seuils de conformité ouvrent la voie à une évaluation systématique

« Nous avons utilisé la 2ème version du référentiel chez de nombreux clients. Au fil du temps, le besoin est devenu de plus en plus évident : il était essentiel d’avoir une liste de KPIs, des règles de test et des seuils de conformité pour objectiver et mesurer la progression »indique Amael Parreaux-Ey, directeur de Resilio.

Ainsi, chaque bonne pratique est désormais accompagnée d’un indicateur clé, d’une règle de test et d’un seuil de conformité, permettant d’évaluer objectivement sa progression. Ils permettront d’obtenir une vue d’ensemble et des outils pratiques pour les acheteurs.

Les premières données de terrain concernant ces KPIs sont collectées dans le cadre du Benchmark Green IT 2022, dont les résultats seront rendus publics à l’automne.

 

Une mise à jour en profondeur

Plusieurs bonnes pratiques n’étaient plus cohérentes avec les pratiques actuelles, en rapide évolution. Prenons par exemple la bonne pratique « Louer le matériel plutôt que l’acheter ». Louer ne représente pas nécessairement un avantage : c’est en effet la durée de vie totale qui importe. La location ne permettant pas toujours de maîtriser ce paramètre, le reconditionnement en fin de 1ère vie est une démarche alternative, voir préférable.

De la même manière, la bonne pratique « Rendre vertueux les processus internes »manquait de précision, ce qui rendait l’évaluation de sa mise en œuvre complexe et variable.

En plus des critères autour du réseau, d’autres éléments étaient absents, comme la connaissance des méthodes d’Analyse du Cycle de Vie. Celle-ci s’imposent comme la méthode standardisée pour comprendre les impacts environnementaux, et sont indispensables pour les réduire de manière plus efficace.

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